ESCAPADE EN ARAGON

Pour notre dernière journée, Didier veut absolument que je vienne avec eux pour faire la randonnée la plus populaire de la vallée d'Ordesa : de la Prairie d'Ordesa jusqu'à la Queue de Cheval.

Itinéraire de 17,5 km de long (aller/retour) jusqu'à la cascade de la Queue de Cheval (Cola de Caballo en espagnol), dans le Parc national d'Ordesa et du Mont-Perdu. L'itinéraire commence dans la Prairie d'Ordesa et se poursuit sur le sentier GR-11 qui remonte la vallée d'Ordesa par la rive N de la rivière Arazas, pour arriver au cirque de Soaso, où se trouve la fameuse chute d'eau de la Queue de Cheval.

La randonnée jusqu'à la Queue de Cheval par le chemin traditionnel de la vallée d'Ordesa est une des excursions les plus célèbres et populaires des Pyrénées. Cet itinéraire permet de pénétrer dans la vallée d'Ordesa qui, en 1997, a été déclarée Patrimoine de l'Humanité par l'UNESCO et qui constitue un espace naturel d'une exceptionnelle beauté. Au long du parcours vous pourrez admirer les spectaculaires parois de la vallée, mises à jour par l'érosion d'un ancien glacier, et profiter des diverses chutes d'eau que présente la rivière Arazas : la cascade d'Arripas, la cascade d'Estrecho, les chutes de Soaso,... et ainsi découvrir la grande richesse de la vallée.

Le sentier borde la rivière Arazas, en montant doucement, pour pénétrer dans la forêt et parvenir jusqu’au point de vue qui permet d’admirer la première cascade, celle d’Arripas.

Pour notre séjour "rando-montagne" du mois de juin, Didier nous a prévu un petit séjour en Aragon, histoire de voir le versant espagnol des Pyrénées. Il y a fait aussi chaud que la canicule qui sévit déjà chez nous. Partis de Toulouse avec 40°, même chose ici à notre arrivée. La location se situe à Pueyo de Araguas, petit village médiéval tout en pierre non loin d'Ainsa avec un superbe point de vue sur la Pena Montanesa qui est un affleurement montagneux rocheux remarquable des Pré-Pyrénées. Il est situé à l'est de la vallée du Cinca, dans la comarque de Sobrarbe, Aragon, Espagne. Le plus haut sommet de la crête culmine à 2295 m.

Cette localité est située au sommet d'une colline allongée au-dessus du ravin El Soto , au pied de La Peña Montañesa . Son profil irrégulier se dessine dans le paysage comme une réplique à plus petite échelle de la grande masse de pierre qui l'abrite.

Vue de notre location sur la Pena Montanesa à différents moments de la journée.

Ce noyau a réussi à conserver le charme particulier que ses habitants et les moines qui, en route vers le monastère de San Victorian , ont fait leur arrêt habituel dans ce noyau pour méditer et transmettre leur culture.

Au village d'el pueyo de Araguas se trouve la plus ancienne maison du Sobrarbe construite en 1519. La rue finit par un coin aveugle et comporte de nombreux passages voûtés.

Le village est sur une colline allongée, avec la Pena Montanesa au fond. Il est conservé selon la façon dont il a été construit au XVIè siècle, bien qu'on trouve quelques ajouts et modifications. C'était un village muraillé.

L'église est consacrée à Santa Cruz, de style gothique aragonais du XVIè siècle. Sa tour carrée possède des meurtrières. Elle a quatre corps. L'église possède une nef rctangulaire, avec cinq chapelles sur les côtés. La porte s'ouvre nen a(c plein-cintre, avec des pilastres cannelés, un fronton triangulaire.

Les habitants de cette ville, autrefois fortifiée pour se protéger de l'ennemi, ont réhabilité leurs maisons en respectant le bâti et l'environnement des Pyrénées, et c'est magnifique.

C'est avec un plaisir immense que j'ai retrouvé le superbe paysage, au niveau du pont del Grado: la vue sur l'entrée de la gorge est magnifique et la couleur de l'eau extraordinaire, presque hypnotisante ! 

Là-haut, sur la paroi en face, une silhouette se détache : ce sont les vestiges de l'ermitage de Santos Emeterio et Celedonio (890 m). Quand on l'observe depuis le pont de l'Entremon, on se demande comment on peut accèder à ce nid d'aigle aussi vertigineux. 

Le site de Samitier est un ensemble religieux militaire autrefois fortifié (il reste des ruines du donjon) perché sur un à-pic au-dessus du défilé de l'Entremon(entre les monts). C'est par le versant opposé depuis le village de Samitier qu'on démarre la balade.

De la place du village où se situe une jolie fontaine, la piste s'élève en lacets jusqu'à un collet où se situe l'ermita dédiée à Santa Waldesca, religieuse de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem (Hospitaliers).

La voûte restaurée de l'ermita Santa Waldesca est ornée d'un magnifique ciel étoilé.

Durant la montée, le panorama est splendide et l'on voit jusqu'aux confins de la frontière et des hautes montagnes (le Mont Perdu). L'Entremon est un canyonque la rivière Cinca a creusé sur des roches calcaires. Outre le spectacle visuel incontestable dont les couleurs varient avec la luminosité, il y a une composante historique médiévale très importante pour ce site.

L'ermitage.

Vestiges du castillo.

Arrivée là-haut, quelle récompense ! Le panorama est absolument époustouflant, avec une vue plongeante sur le lac de Mediano, qui semble s'étirer à perte de vue. Il faut dire qu'il mesure plus de 12 km de long, pour 3 km de large !

vue sur le lac d'El Grado (de l'autre côté du pont del Grado) depuis l'ermitage...

Il ne reste plus ensuite qu'à redescendre par le même chemin jusqu'à Samitier, où un petit sentier ramène au point de départ.

Avec les gorges d'El Entremon, le lac de Mediano, puis le panorama depuis l'ermitage, voilà là une randonnée absolument incroyable ! qui peut se faire en une boucle un peu longue ou en deux étapes comme je l'ai fait (balade du côté du lac de Mediano, ou bien faire un aller/retour dans les gorges, ou encore monter à l'ermitage depuis Samitier pour admirer le panorama...). De toute façon, on ne peut pas être déçu.

C'est une longue piste qui mène à Muro de Ronda, ensemble fortifié religieux militaire, avec une église imposante, un cimetière, des ruines d'habitations et deux ermitas. Le site est impressionnant, dominant une région de vallées et de collines (La Fueva) sur fond des hautes montagnes (le mont Perdu) et l'omniprésent Embalse de Mediano qui s'étend sur 13km de longueur.

Les paysages sont magnifiques. Où je me trouve, le temps est nuageux, mais en direction de la balade des garçons, c'est la pluie....Le récit de nos journées réciproques prouvera que mon option était la bonne....

Le village fortifié de Muro de Roda, classé Monument Historique National auquel on a accès par une piste qui commence à Tierrantona. Cette construction, de caractère défensif et de typologie médiévale est l´un des ensembles les plus spectaculaires de la province de Huesca. Il s´agit d´une enceinte muraillée construite au XIIè siècle. Elle servait de refuge aux habitants et aux animaux des hameaux voisins. Elle joua un rôle important dans le système défensif de Sobrarbe car, depuis cet endroit stratégique, il est possible d´avoir un contact visuel avec bon nombre de constructions défensives de la région.

En s'approchant des bâtiments, on n'imagine pas ce qu'ils recèlent. Un cloître insolite, de petites dimensions, et postérieur au temple d'origine, occupe un premier espace découvert. Un impluvium, aujourd'hui envahi de végétation, recueiilait au centre l'eau de pluie. En le contournant, on entre par une porte latérale, et l'on ne s'attend pas à trouver là une nef élevée et une chapelle latérale apportant une lumière diffuse dans le sanctuaire. L'ensemble est inattendu et très beau.

Le portique d'entrée date de 1723, d'après l'inscription qui y figure, et le chœur aux pieds doit dater d'environ cette année-là. En 1763, l'intérieur est orné de peintures murales populaires. Outre la fausse architecture, les symboles mariaux abondent, comme dans la voûte et la chapelle de la Virgen del Rosario, au sud. Les instruments de la passion ornent la chapelle du crucifié, au nord, et les coiffes des quatre pères de l'église apparaissent dans la bouche de l'abside. Les scènes de prière du jardin se détachent, sur le mur nord, et de la flagellation, au sud. Enfin, l'année suivante, une nouvelle sacritie fut ajoutée qui, à son époque, était fermée par une voûte de lunettes.

Les trois nefs disparaissent pour aboutir à un espace unitaire, plus conforme à la conception spatiale de la Renaissance, recouvert d'une voûte en canon surbaissée. Pour ce faire, les absides latérales ont également été murées, aménagées en sacristie et salle des dîmes. De même, quelques chapelles latérales ont été ouvertes. La couverture est devenue l'arc en plein cintre actuel, formé par de grandes bougies, et le clocher s'est développé sur une partie du chevet. Ses remparts et son accès surélevé en font une tour de guet au service de la forteresse.

À l´une de ses extrêmités se trouve la superbe église romane de Santa María (XIIè siècle). Elle a une seule nef et trois absides, une crypte et une tour crénelée du XVIIIè siècle. À l´autre bout de l´enceinte, adossée à la muraille, la chapelle de Santa Bárbara du XVIè siècle est beaucoup plus modeste que l´église. En dehors de la muraille se dresse l´ermitage de San Bartolomé, une construction simple, du XIè siècle, avec un petit cloître.

Avant de rejoindre notre point de départ pour la rando de ce jour, nous faisons halte dans le vieux village de Lécina, construit tout en pierre et qui abrite un chêne plusieurs fois centenaire. Autrefois, les habitants de cette sierra, ne sacrifiaient jamais un arbre, mais coupaient tous les 5 ans, les branches les plus tendres, pour les besoins du foyer.

Les bergers, chasseurs et habitants de Lecina, qui allaient en pèlerinage à l'ermitage de San Martín, parcouraient de vieux et lointains sentiers. Ce parcours nous permet de pénétrer dans la Garganta (gorge) de Lecina, en suivant un des plus beaux et spectaculaires chemins du Parc Culturel de la Rivière Vero. Mais c'est aussi le chemin d'une grande découverte, car grâce à lui, en 1968 on a pu découvrir les premières peintures d'art rupestre dans le Haut Aragon. La nature la plus sauvage nous accompagnera, pendant que nous voyagerons dans la Préhistoire à travers les peintures de Style Schématique conservées dans le Tozal de Mallata.

Après avoir garé la voiture dans le parking de la Fuente de Lecina, on prend le chemin descendant jusqu'au lit de la rivière Vero. Plusieurs passages d'escaliers et de rambardes en bois facilitent la descente.

En 5 minutes seulement nous arrivons à la estación de aforo (station de jaugeage) de la rivière Vero, où l'on mesure le débit tout au long de l'année. Avant de nous introduire dans le canyon, il est intéressant de remonter la rivière de 100 m pour visiter la Fuente de Lecina (Fontaine de Lecina), source de laquelle surgissent les eaux souterraines provenant des sierras proches, comme celle de Sevil.

Le Rio Véro abrite de belles vasques d'eau émeraude.

Une nouvelle descente commence jusqu'au lit de la rivière. C'est la première fois que nous devons traverser la rivière. Pour cela il est conseillé d'utiliser des chaussures légères et des bâtons pour une meilleure stabilité et sécurité. Nous continuons ensuite par la rive gauche pour traverser à nouveau la rivière. Nous pouvons ensuite visiter la desembocadura del barranco de Basender (l'embouchure du ravin de Basender), car il se trouve à quelques mètres seulement du chemin. Cette opération sera à renouveler plusieurs fois et devient vite "gonflante "car comme je ne veux pas mouiller mes chaussures, il faut se déchausser et se re-chausser à chaque fois, et la traversée est éprouvante pour mes plantes de pied ultra-sensibles et faire l'objet d'engueulades par Didier qui n'est guère compréhensif.

À chaque pas nous pouvons découvrir de surprenants recoins de ce canyon du piémont pyrénéen. De nombreux abris rocheux, situés autour de nous, conservent des peintures rupestres réalisées par les premiers agriculteurs et éleveurs installés dans cette région durant l'époque néolithique. 

À partir de là, le sentier monte à l'intérieur d'un ravin couvert d'une végétation dense, et qui entoure la face sud du Tozal de Mallata. En arrivant en haut de la montée, nous trouverons des champs de culture abandonnés et un carrefour de sentiers ; nous arrivons au sentier qui mène aux Abris du Tozal de Mallata. On accède par des escaliers métalliques.à un premier abri. Nous pouvons ensuite visiter le deuxième abri, en traversant une petite passerelle métallique, parcourir un petit sentier vers l'Ouest puis descendre deux passages d'escaliers métalliques.Les garçons (Vim, Francis et Eric) peuvent découvrir découvir des peintures d'art rupestre et admirer une des plus belles vues du Canyon de la rivière Vero; Didier est resté avec moi car j'ai fait demi-tour lorsque j'ai aperçu les échelles accrochées à flanc de rocher qu'il fallait gravir et surtout redescendre ensuite.

Le Rio Vero réputé pour son canyon aux mille couleurs, possède une multitude de grottes avec des peintures rupestres. On y dénombre pas moins de 54 cavités ornées d'animaux, de silhouettes humaine et de signes géométriques. Les plus anciennes de ces oeuvres ont été réalisées entre 40.000 et 10.000 ans avant notre ère. 

Après un pique-nique au bord de l'eau, nous faisons demi-tour et retraversons x fois la rivière pour retourner à la voiture. Nous nous dirigeons vers le village d'Alquézar.

Un riche patrimoine historique dans un superbe cadre naturel. Alquézar se trouve dans la province de Huesca, sur les contreforts des Pyrénées, dans le parc naturel de la Sierra y Cañones de Guara. 

Déclarée site historique et artistique, la ville d'Alquézar nous invite à remonter le temps dans un voyage reposant à travers ses ruelles pavées et ses coins les plus emblématiques. Son hameau s'étend jusqu'aux pieds de son château d'origine islamique, transformé en collégiale après la reconquête chrétienne.

La collégiale.

Sur la route du retour à notre location, un troupeau de moutons partant pour l'estive bloque la circulation. Bêhhhh!

Lieux intéressants : défilé de l'Entremón, itinéraire ornithologique, forêt méditerranéenne, ensemble défensif de Samitier, barrage El Grado, Barrage de Mediano.

Point de départ sur le barrage d'El Grado.

Les eaux de la Rivière Cinca, une fois retenue par le barrage de Mediano, se précipitent dans le fabuleux défilé de l'Entremón. Pendant des millions d'années les agents érosifs ont modelé la montagne calcaire, pour finir par former le canyon que nous allons parcourir. Les forêts de chênes verts et le vol des rapaces nous accompagneront, ainsi que le souvenir des peuples, qui durant le Néolithique et l'Âge des Métaux, choisirent ce secteur du Sobrarbe pour vivre et réaliser leurs activités agropastorales.

Au-dessus de nous se dressent les escarpements rocheux de Picatiecho. La Grotte de la Miranda se trouve sur versant sud. Il s'agit d'un important gisement archéologique correspondant au Néolithique (5000 et 3000 av.J.-C.). Elle a abrité les premiers peuples agriculteurs et éleveurs installés dans le Sobrarbe. Plus tard, à l'Âge du bronze Initial (1800 - 1500 av. J.-C.) de nouveaux peuples s'y installaient également et qui utilisaient le métal pour fabriquer divers outils et objets.

Au cours des 10 premières minutes le sentier traverse la partie la plus étroite de l'Entremón. Bien que les versants présentent une grande verticalité, ceci n'empêche pas que les chênaies prospèrent ainsi que diverses espèces typiques des milieux méditerranéens, comme le buis, le genévrier, le lentisque ou le vione tin, entre autres. L'orientation Nord-Sud que domine le défilé, ainsi que son étroitesse, font qu'il y ait des conditions climatiques très particulières.On constate en effet, que malgré la chaleur actuelle (on est en pleine canicule aussi bien en France qu'en Espagne, plus de 40 degrés en ce moment), il fait frais dans les gorges. La faible variation des températures, la faible intensité des gelées et la grande isolation, favorisent le développement d'une végétation typiquement méditerranéenne.

Nous arrivons à une première table d'interprétation avec des informations sur la Cueva de las Palomas (La Grotte aux Pigeons), qui se trouve en face de nous.

À partir de là le sentier se rétrécit et passe par un endroit creusé dans la roche. À mesure que nous avançons, la gorge s'élargit, nous permettant d'admirer l'abondance de petits chênes et quelques chênes rouvres.

À partir de là le sentier se rétrécit et passe par un endroit creusé dans la roche. À mesure que nous avançons, la gorge s'élargit, nous permettant d'admirer l'abondance de petits chênes et quelques chênes rouvres.

Au bout des 20 premières minutes, nous atteignons le point le plus spectaculaire du parcours. Il s'appelle « Paso de la Media Caña » (Passage du demi-tunnel). En raison de la verticalité des parois calcaires, il a été nécessaire de creuser dans la roche un demi-tunnel. Nous devons le traverser en faisant très attention, car un trébuchage pourrait être très dangereux. Il y a ensuite un nouveau passage, mais dans ce cas avec des marches métalliques fixées dans la roche. La difficulté est faible, mais couvre plusieurs passages étroits et sans garde-corps, donc il y a un risque de chute dans le vide.

Au fond des gorges, une magnifique eau turquoise!

Après avoir dépassé cet endroit aussi beau qu'émouvant, le sentier continue vers le Nord. Les eaux de la rivière Cinca reposent dans le barrage du Grado, inondant le fond de la gorge. Jusqu'à la fin des travaux de construction du Barrage de Mediano en 1959, l'Entremón était un passage très redouté par les nabateros (radeliers), à cause des rapides, des tourbillons et du grand danger de heurter les rochers. Pendant la période du dégel printanier, ces hommes descendaient la rivière sur des radeaux faits en troncs, afin de transporter le bois depuis les hautes vallées pyrénéennes jusqu'à l'Èbre et à la Méditerranée.

Des biquettes nous accueillent mais restent à hauteur respectable pour être tranquilles.

Le Barrage de Mediano s'aperçoit au loin, au bout de 35 minutes de marche. Pour atteindre le barrage, nous devons continuer sur le sentier et surmonter une pente abrupte. En arrivant à la route, nous continuons à droite et traversons trois tunnels creusés. Le dernier débouche dans le barrage de Mediano même. Pour accéder à la partie supérieure nous devons monter par un escalier métallique.

Au bout d'1 heure de parcours nous sommes arrivés au point final du parcours, le Barrage de Mediano. Des eaux du barrage émerge la tour de l'église du village de Mediano. Lorsque le niveau de l'eau baisse suffisamment, son esconjuradero (pare-orage) reste aussi à découvert. Il s'agit d'une petite construction de plan carré qui s'utilisait pour faire fuir les redoutables orages ; cependant elle n'a pas servi à grand-chose pour éviter l'inondation du village et de la vallée.

Comme toile de fond se dresse le massif du Mont Perdu et la Peña Montañesa.

Le retour se fait par le même chemin. Une autre façon de voir ces magnifiques paysages et ses couleurs de palette de peintre.

Après un petit resto sympa, Vim nous indique un coin de baignade. L'eau est fraîche mais bienvenue vu la chaleur extérieure.

 Super journée passée avec les quatre garçons.

La municipalité de Graus est la capitale administrative de la région de Ribagorza , à  Huesca. Il est situé au confluent des rivières Isabena et Ésera. Il convient de noter que Ribagorza conserve toujours l'aragonais comme langue.

La Basilique de la Vierge de la Penau est l’un des monuments les plus attrayants de la ville de Graus. Elle est de style gothique. L’église possède une tour et des piliers sculptés. Pour y accéder, on monte la pente menant à la chaire de Saint Vincent et depuis laquelle il y a une vue panoramique sur la rivière et la ville.

L'église actuelle, construite en plusieurs étapes au XVIè siècle, est l'édifice le plus ancien de tout l'ensemble des monuments. On peut apprécier sur la façade l'ancien blason de Graus, avec les insignes de l'abbé de San Victorian de Sobrarbe. Le plan du temple est de forme rectangulaire, couvert d'une voûte étoilée; seule la travée du chevet est d'origine. L'intérieur abritye le tombeau de lévêque et mécène Esteban de Esmir, une statue de la Vierge de la Pena et un crucifix en bois du sculpteur catalan Modesto Gené. Sur le mur sud, on peut admirer une rosace de style gothique. La tour-clocher adossée au chevet possède une entrée indépendante et un escalier intégré au mur.

Le point de vue entre les arches et les colonnes donne une vue parfaite et privilégiée de Graus. 

Au centre du vieux village, la place principale (plaza mayor) est un pentagone irrégulier entourée d'arcades de pierre. Elle contient les maisons del Barón, Heredia, Bardaxí, Capucho, Loscertales, ainsi que la Maison de la Culture, et la mairie, qui occupe le plus ancien de ces bâtiments. Un ensemble de fresques recouvre les façades de certaines de ces maisons. Les maisons à colombages et l'hôtel de ville datent du XVI^e siècle.

L'hôtel de ville :  Au centre de sa façade se trouve un blason ajouté au XVIIIe siècle au Siècle des Lumières. La brique et les arcades en plein cintre sont les détails qui se chargent d'embellir l'hôtel de ville, l'intérieur est restauré avec un style plus avant-gardiste, mettant en valeur une fresque emblématique qui orne le plafond de l'une des pièces. La conception du bâtiment est quelque chose qui représente très bien le style Renaissance aragonais, son architecture est si belle que Barcelone a demandé sa réplique.

La Casa Heredia : Maison-palais de la Renaissance remaniée plus tard dans un style néoclassique, l'extérieur est décoré d'une peinture murale du XIXe siècle, ses propriétaires étaient l'une des familles les plus prospères de Graus. À l'heure actuelle, ce bel édifice situé sur la place principale abrite le siège de la région de Ribagorza.

La porte d'entrée au temple.

Le stupa de 17 mètres de hauteur.

Les moulins à prières.

Shedra ou école traditionnelle. 

À peu de distance de Graus et dans une petite vallée proche de la ville de Panillo, on voit vous un paysage qui ressemble à celui d’un autre monde, on est transporté en Asie. C’est là que se trouve un temple bouddhiste curieux présidé par un stupa traditionnel. Le lieu respire le calme et c’est une vraie tentation pour les citadins curieux et stressés.  

Le monastère de Dag Shang Kagyu est un monastère bouddhiste créé en 1984 par Kalou Rinpoché. En 1985, il s'est consacré à l'étude et la pratique du  bouddhisme tibétain.

Un Temple dans le style tibétain, un stupas de 17 mètres de haut, et une shedra (école) ont été construits, tandis qu'une auberge, ancienne battisse en pierre, a été restaurée.

Le centre qui comporte également des petites maisons pour des retraites de méditation est sous la responsabilité du Yangsi de Kalou Rinpoché.

Sur un promontoire à la confluence des rivières Cinca et Ara, au carrefour entre les Pyrénées et le Somontano, le village médiéval d'Aínsa conserve la splendeur de jadis quand les musulmans et les chrétiens ont contribué à son développement

Un ensemble architectural et urbanistique de grande valeur, Aínsa a été déclaré Monument Historique et Artistique National en 1965. Aujourd'hui, la vielle ville, le château et l'église sont désignés Bien d'Intérêt Culturel, selon la Loi de Patrimoine Culturel Aragonais.

Vue sur la Pena Montanesa.

La vieille ville a une apparence uniforme et harmonieuse, avec un fort caractère médiéval, qui invite aux visiteurs à promener sur son emblématique Plaza Mayor, dans ses rues remplies de fleurs et sur ses places pavées. Suivez les traces de l'architecture romane et de l'histoire en admirant ses construction: L'église de Santa María (XIIe siècle) avec sa svelte tour, le Portal de Arriba (d'en haut) et le Portal de Abajo (d'en bas) du XIIIe siècle, l'Arc de l'Hôpital (XIIIe siècle), les restes de l'église de San Salvador (XIIIe siècle), et l'enceinte entourée de murailles (XI-XVI siècle).

La Plaza Mayor, entourée par des arcades, date du XIIe et XIIIe siècle. Elle est présidée par l'imposante figure du clocher de l'église romane de Santa María.

Les maisons du vieux village (XVIe-XVIIe siècle), certaines remarquables, sont d'excellents exemples de l'architecture traditionnelle.

Le château-citadelle, œuvre de plusieurs siècles, conserve très peu d'éléments de l'édifice roman original, mais vous serez impressionné par la Tour du Tenente, pentagonale, qui est aujourd'hui un Ecomusée. Cette tour est dans la partie la plus ancienne, construite au XIIe siècle.

Près du château se trouve le monument de la "Cruz Cubierta" (XVIIe siècle) qui commémore la bataille légendaire de 724 quand les troupes chrétiennes de Garcí Ximénez se sont affrontées à l'armée musulmane et, grâce à la miraculeuse apparition d'une croix de feu sur un chêne, les troupes chrétiennes ont été victorieuses. Cette histoire est recrée tous les deux ans, le deuxième week-end de septembre, avec la représentation épique de La Morisma sur la Plaza Mayor.

La Peña Montañesa, le réservoir du barrage de Mediano et, à l'horizon, les montagnes des Pyrénées, font de ce village un cadre de beauté unique et plein d'histoire.

Cette année, la semaine rando du mois de juin se déroule en Aragon. Les garçons (Didier, Francis, Eric et Vim) font des balades entre eux et moi les miennes de mon côté, plus tranquilles et moins difficlles mais très sympas aussi. Quelquefois, on débute ensemble et après nos chemins bifurquent en fonction de la difficulté de la marche. C'est le cas aujourd'hui.

Regroupées sous ce nom, Ermitas de San Urbez, ce sont plusieurs ermitages répartis sur le chemin de l'ancien pélerinage au Monastère de San Urbez, situé à Nocito.

Le point de départ était l'ermitage primitif de San Urbez, à l'entrée du canyon de Niscle. Le canyon de Niscle, autrefois domaine des isards et de quelques montagnards, est en passe de devenir la Mecque du tourisme des vallées d'Aure-Sobrarbe. C'est, dit-on la rançon de la gloire...... Mais à cette période, je suis pratiquement toute seule.

Le sentier passe en corniche au dessus du canyon dans le parc national d'Ordessa et du Mont Perdu.

En 1997, le massif transfrontalier du Mont Perdu fut déclaré Patrimoine Mondial par l'UNESCO, comme reconnaissance à la beauté et à la qualité de ses paysages naturels et culturels, héritiers d'une structure socioéconomique prenant ses racines dans le passé et illustrant des modes de vie montagnards de plus en plus rares en Europe. 

L'ermitage de San Urbez a été pendant des siècles le centre de dévotion de tous les habitants de la Vallée de Vio. Il a été construit sur une grotte naturelle située à 10 m environ au-dessus du chemin. La fusion de la roche, de l'eau et de la tradition mérite un temps de repos et d'admiration.

Le soleil reflète une jolie couleur dorée sur la falaise.

De jolies forêts moussues témoignent que l'eau et l'humidité sont omniprésentes partout.

On chemine à flanc de falaise.

De belles marmites de la rivière Bellos.

La cascade d'Aso.

Vue sur le fond du canyon et sur le sentier qui chemine à flanc de falaise.

L'ermitage de San Urbez vu de l'autre rive du canyon sur le chemin du retour.

Mais qui était San Urbez??

Nombreux sont les lieux, légendes et romerias évoquant son souvenir.

Au débouché de la gorge  d'Anisclo, dans le Parc national d’Ordesa Monte Perdido on peut voir un modeste ermitage où il passa une partie de sa vie. Au fond du Cañon de San Martin Val de Onsera., se trouve un monastère où il fut moine. Mais le lieu le plus empreint de sa présence est Nocito. Le sanctuaire de San Urbez abrite sa dernière demeure.

Le saint homme est né à Bordeaux en 702, d’un père dont l’histoire n’a pas retenu le nom et d’une mère fervente chrétienne.

Suite à un rezzou sur la ville, il est réduit en esclavage par les galiciens, puis les Maures.
Libéré du joug de la servitude, il s’en va sur les chemins d’Espagne, délivrer les reliques de Saint Juste et Saint Pasteur, deux enfants martyrisés à Alcalá de Henares prés de Madrid. Le danger est grand, l’Espagne d’alors est aux mains des maures.
Jusqu’à sa mort, il ne se défera jamais de ses saintes reliques, les transportant avec lui dans tous ces déplacements.
Bien longtemps après son décès à Nocito, elles sont volées par des habitants du village voisin d’Used, pour terminer leur périple à Narbonne après avoir transité par Huesca.

En Aragon, San Urbez vit en simple berger dans la solitude et la pauvreté.

Humble de surcroît, il fuit comme la peste la célébrité et les honneurs. Que quelqu’un se doute de ses connivences divines, il prend ses cliques ses claques et déménage ses pénates, ses reliques sous le bras.

Une anecdote raconte que surpris par une crue, il est coincé sur une berge son troupeau sur l’autre. Il pose sa houlette de berger en travers du rio et traverse à pied sec. Une autre histoire prétend que lorsqu’il gardait ses troupeaux, un nuage sur la tête le protégeait du soleil. On lui accordait aussi le pouvoir de tenir en respect les bêtes sauvages.

Son humilité est sans limites. Une dame bien intentionnée le trouvant mal fagoté acheta pour lui une chemise.
Oser le vêtir de soie lui un simple berger !.
Vexé dans son amour-propre, il condamne l’Aragon à 7 ans de sécheresse.
Mais pensant y être allé un peu fort, il accorde son pardon et fait tomber sur la région des pluies abondantes prometteuses de nombreuses récoltes.

Il meurt à Nocito à l'âge canonique de 100 ans, en odeur de sainteté. Comme il sied à des saints de grande piété, sa momie est restée intacte, exempte de toute trace de putréfaction. Elle est à genoux car la mort l’a cueilli en position de prière. Les témoins parlent d’une peau parcheminée mais restée souple. Chaque année, jusqu’au 17 octobre 1936, jour funeste où elle a été brûlée par les républicains, elle était sortie du sanctuaire et promenée en procession lors d’une spectaculaire romeria. Aujourd’hui la cérémonie perdure, mais seuls les os calcinés ont droit à la promenade. Elle a lieu le dernier dimanche de Juin.

Paysage magnifique du parc d'Ordessa.

Petite chapelle de Fanlo-Buerba.

Au loin, le Mont Perdu avec des restes de neige.

Depuis le village de Tella (1341m), un circuit autour du Roc Saint-Jean, permet de visiter toute une série d'ermitages d'altitude. Au centre de ces ermitages , disposé en triangle, les sorcières pratiquaient, dit-on, d'obscures cérémonies. D'ailleurs, un petit musée à l'entrée du village est consacré à la sorcellerie.

Tella a toujours ses traditions et ses fêtes avec des pélérinages aux ermitages. Ce village typique, a su conserver son originalité primitive. La vie s'organise autour de la rue principale. Les maisons ont gardées une architecture traditionnelle , avec leurs toits en lauze, leurs balcons servant de séchoirs, leurs portes aux beaux heurtoirs. Ici, le pastoralisme est de rigueur. 

On contourne le piton rocheux qui domine le village, pour traverser une fôret de pins et de buis. 

Ermitage San Juan y Pablo à Tella.

Le premier ermitage de type roman est celui de San Juan y San Pablo fut consacré en 1019. On en a eu confirmation dans les années 1976-1977 quand des maçons découvrirent l'acte de consécration de l'ermita, dans un petit coffre qu'on appelle lipsanothèque. Tout en pierre, il est composé d'une pièce modeste, avec dans le fond, un autel.

La vue sur le canyon d'Escuain, le Castillo Mayor, les Très Marias et le massif du mont Perdu est tout à fait grandiose.

La sente qui contourne l'éperon à travers une multitude de prairies, tout en gravissant les pentes d'un col.

L'ermiage de Fajuanillas, trônant sur le col, est de construction primitive réalisée au VII siècle. Deux pièces aux murs peints à la chaux constituent l'intérieur, l'une est surélevée et entourée de bancs en pierre et l'autre possède un autel. Chaque premier septembre, on y célèbre un office en l'honneur de la vierge.

En face, sur la crête, l'ermitage de la Virgen de la Pena est posé sur un promontoire rocheux. La fête annuelle de ce petit sanctuaire est le 12 Octobre.

Le charme de ce lieu, est dû au point de vue sur le village en contrebas et sur la vallée de Cinca, avec en fond de décor, l'insolente beauté de la Pena Montanessa.